Alors que le cheptel mondial de bovins ne peut répondre à la demande des pays émergents pour des protéines de qualité comme celle des bovins de boucherie, l’ouest de la province du Québec et l’est de l’Ontario sont très bien positionnés pour répondre à ces besoins alimentaires futurs en raison de leur réserve de sols importante en superficie et en qualité. C’est particulièrement le cas de l’Abitibi-Témiscamingue qui peut compter sur un positionnement stratégique naturel en production de veaux d’embouche avec sa solide base de production animale, le savoir-faire régional et des infrastructures de recherche concernant la production bovine.
La production de veaux d’embouche repose sur l’utilisation des fourrages pâturés et récoltés. La dernière analyse du coût de production faite par le Centre d’études sur les coûts de production en agriculture (CECPA) en 2010 démontre que les frais variables reliés à l’alimentation dans les entreprises de veaux d’embouche atteignent 50 % des charges totales et la majorité de ces frais (70 %) sont reliés à la machinerie pour la récolte des fourrages. Le pâturage permet de diminuer ces coûts, car c’est l’animal lui-même qui récolte la plante. L’utilisation à l’année des différents types de pâturage constitue un facteur important de contrôle des coûts reliés à l’alimentation. Toutefois, l’utilisation optimale des pâturages en milieu nordique représente un défi considérant que la ferme bovine ne dispose que de 120 à 125 jours/an pour accumuler ses réserves annuelles d’herbe. Cet axe de recherche entend aborder ce défi par :
Il a été démontré que la production bovine produit des gaz à effet de serre (GES). Afin de développer une production bovine durable, l’URDAAT pose l’hypothèse que l’utilisation des pâturages, la culture forestière (ex. : sylviculture intensive) et la production de biomasse permettraient de séquestrer du CO2 pour compenser le CO2 et le CH4 de la production bovine. Alors que l’approche conventionnelle est orientée vers le rendement de la production agricole, cet axe de recherche misera sur un maintien de l’équilibre sol/plante en prenant toujours en considération la relation sol/plante/animal. Il permettra aussi d’intégrer des résultats de la recherche menée à l’axe 1.
Cet axe de recherche entend aborder cet aspect par :
Le bien-être animal est une nouvelle priorité en production animale. Il s’agit d’une tendance lourde répondant à un besoin des consommateurs qui se soucient des méthodes de production agricole. À cet égard, l’Europe est en avance sur l’Amérique du Nord. Toutefois, l’établissement de normes doit reposer sur une connaissance objective du comportement animal (c’est-à-dire éthologie), ce qui implique un développement en recherche, notamment pour tenir compte des conditions du contexte du Québec. Cet axe de recherche visera à déterminer et à mettre au point les infrastructures et les stratégies d’élevage nécessaires pour assurer le bien-être animal en production de bovin de boucherie, tout en assurant la compétitivité des entreprises.