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L’influence du site d’origine dans les plantations à croissance rapide

10 novembre 2025

Actualité

Maxence Martin, professeur, Geoffrey Zanin, doctorant, et Annie DesRochers, professeure

La sylviculture intensive présente plusieurs avantages qui en font une option intéressante dans le cadre d’un aménagement écosystémique. Les plantations à croissance rapide et à haut rendement peuvent, par exemple, réduire la pression exercée sur les forêts matures en concentrant la production sur de plus petites superficies. Elles peuvent également contribuer, en partie, à remplir certaines fonctions écologiques que remplissent les forêts naturelles. Cela dit, les anciens sites de coupe mal régénérés et les terres agricoles abandonnées offrent-ils réellement de bonnes conditions pour le reboisement avec des essences comme le peuplier hybride (PEH)? 

L’influence du reboisement sur les paramètres de l’écosystème dépend toutefois fortement des caractéristiques du site d’origine. Or, on connaît encore peu l’effet de ce facteur sur les plantations de peupliers hybrides. Les travaux de recherche de Geoffrey Zanin, doctorant en écologie forestière à l’Institut de recherche sur les forêts (IRF), visaient donc à évaluer comment l’origine du site et le reboisement influencent la diversité végétale, la diversité microbienne et les stocks de carbone dans ces plantations dans le but de mieux orienter le choix des sites. Les résultats ont démontré que le type de site reboisé influence fortement la réaction de l’écosystème. Le reboisement sur d’anciens sites forestiers a engendré une diminution des stocks de carbone organique dans le sol ainsi qu’une perte de diversité fongique et végétale dans les plantations. Au contraire, on constate que le reboisement sur des friches herbacées et arbustives a permis de conserver les caractéristiques naturelles des milieux d’origine. Le reboisement de friches herbacées semble même favoriser la diversité végétale globale et augmenter la proportion de champignons bénéfiques appelés ectomycorhizes, qui aident les arbres à mieux absorber les nutriments. Il serait ainsi recommandé de cibler les friches herbacées et arbustives pour les plantations de PEH. 

Geoffrey Zanin a présenté les résultats de ses travaux lors de la soutenance de sa thèse, tenue le 7 novembre dernier au campus de l’UQAT à Amos. Intitulé « En quoi le site d’origine des plantations influence-t-il les communautés végétales, les stocks de carbone et le microbiome », son projet de recherche a été dirigé par Annie DesRochers et codirigé par Nicole Fenton, professeures à l’IRF. 

Les résultats de ces travaux ont été publiés dans les revues spécialisées New Forests, Soil Use and Management ainsi que le Couvert boréal. 

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