Flavia Braghiroli et Maxence Martin, membres du corps professoral à l’Institut de recherche sur les forêts (IRF) de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT), ont reçu des subventions pour des travaux de recherche portant sur le feu. Voici, en bref, quelques informations sur leurs projets respectifs mettant en valeur leurs expertises sur les matériaux biosourcés et la dynamique des perturbations.
Des résidus forestiers et agricoles pour rendre le bois plus résistant au feu
Face aux enjeux environnementaux, on cherche de plus en plus à remplacer les produits chimiques par des solutions naturelles. Le projet de recherche de la professeure Flavia Braghiroli s’inscrit dans cette tendance en explorant le potentiel de certaines biomolécules issues de résidus forestiers et agricoles du Québec, des ressources abondantes et souvent sous-utilisées.
Avec ce projet, elle s’intéresse notamment aux tanins, extraits du bois de conifères, et à l’acide phytique, provenant de résidus agricoles comme les grains. Ces deux substances naturelles sont reconnues pour améliorer la résistance des matériaux au feu et aux microbes. Les objectifs sont d’extraire ces composés, créer une formulation innovante pour traiter le bois, puis évaluer les effets sur la résistance au feu, la durabilité et l’impact environnemental.
À terme, cette recherche offrira une solution plus verte pour les matériaux de construction et inspirera de nouvelles façons de protéger les forêts contre les incendies, en utilisant des produits à base de tanins. Elle pourrait également ouvrir la voie à la création de nouvelles filières locales valorisant les résidus agricoles et forestiers, dans une perspective de développement durable et de réduction des gaz à effet de serre.
Ce projet est financé par le programme Établissement de la relève professorale du Fonds de recherche du Québec – Nature et technologies (FRQNT).
Réduire les risques d’incendie dans les forêts boréales
Les feux de forêt font partie des principales perturbations naturelles en forêt boréale. Cependant, avec les changements climatiques, leur fréquence et leur intensité augmentent, menaçant la résilience des écosystèmes. L’aménagement forestier modifie également la structure et la composition des forêts, ce qui a un impact sur le risque d’incendie. Le projet de recherche du professeur Maxence Martin vise ainsi à mieux comprendre comment les interventions forestières peuvent limiter ou, au contraire, augmenter le risque de feux dans les forêts boréales de l’est du Canada.
Pour y parvenir, il combinera plusieurs expertises afin d’analyser comment les perturbations naturelles et anthropiques de la forêt influencent la quantité et la répartition des combustibles (branches, feuilles, arbres morts, etc.), des facteurs clés dans la propagation des feux. Le projet permettra de créer des outils d’évaluation du risque d’incendie qui tiennent compte de plusieurs critères et de la réalité du terrain. Ces connaissances aideront à orienter les stratégies d’aménagement vers des approches plus résilientes, en tenant compte également des enjeux liés au carbone et aux services écologiques rendus par les forêts.
Le projet sera mené par une équipe comprenant plusieurs membres du corps professoral de l’IRF, dont Valentina Buttò, Xavier Cavard, Nicole Fenton et Osvaldo Valeria. Le ministère des Ressources naturelles et des Forêts, Ressources naturelles Canada ainsi que la compagnie Chantiers Chibougamau collaboreront également aux travaux, qui sont rendus possibles grâce à une subvention Alliance du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada.
Soulignons que Flavia Braghiroli et Maxence Martin ont bénéficié de l'accompagnement du Décanat à la recherche et à la création de l'UQAT via le Fonds de soutien à la recherche du gouvernement fédéral.