Dans un contexte de surreprésentation carcérale des femmes autochtones au Canada, la doctorante à l’École d’études autochtones de l’UQAT, Cyndy Wylde, s’est penchée sur la réalité vécue par les femmes des Premières Nations incarcérées au Québec. Son travail de recherche a permis de documenter les injustices systémiques affectant les femmes autochtones dans les établissements de détention et les mécanismes qui façonnent leur expérience dans le système carcéral. Sa thèse préconise une transformation du système correctionnel pour permettre aux femmes autochtones incarcérées d’accéder au Mi?o Pimatisi8i? (la « bonne vie ») pour réintégrer leur communauté et la société, tout en préservant leur culture.
La doctorante Anicinapek8e et Atikamekw Nehirowisiw, originaire de Pikogan, a cherché à mieux comprendre la perception des femmes des Premières Nations incarcérées en regard du traitement qu’elles reçoivent dans le système carcéral québécois. Pour ce faire, elle a identifié les formes de discrimination auxquelles elles font face et a examiné, de leur point de vue, les retombées de l’accès à des services spirituels ou traditionnels sur leur situation carcérale et leur réinsertion sociale. Les résultats révèlent que les femmes des Premières Nations sont confrontées à des perceptions négatives et des préjugés qui les stigmatisent et entravent leur parcours carcéral et leur réinsertion sociale. De plus, la recherche a permis de montrer l’existence d’une discrimination systémique, notamment en ce qui concerne la difficulté d’accès à des services culturellement pertinents.
La thèse préconise la mise en œuvre de politiques et de pratiques correctionnelles qui reconnaissent et intègrent pleinement les besoins et les réalités des femmes autochtones. Cela inclut la création et l’application de programmes de réadaptation culturellement pertinents, l’accès équitable à des services de santé mentale et de soutien social, ainsi que des mesures de réinsertion qui favorisent la reconnexion avec leur communauté et la restauration du pouvoir d’agir des femmes autochtones.
Cyndy Wylde a soutenu sa thèse intitulée « Anicinapek8ek : ce qui arrive aux femmes autochtones en prison » le 31 octobre dernier. Ses travaux ont été faits sous la direction de Suzy Basile, professeure à l’École d’études autochtones et la codirection de Hugo Asselin, professeur et directeur de l’École d’études autochtones.