La demande en métaux critiques et stratégiques est de plus en plus forte dans le monde, car ces minéraux sont d’une grande importance économique pour divers secteurs clés. Cependant, ils n’ont pas nécessairement de substituts et présentent un risque élevé en matière d’approvisionnement. Le lithium figure au tableau de ces minéraux d’avenir en raison de son utilisation dans la fabrication de batteries. Il peut d’ailleurs être extrait de plusieurs sources, dont le spodumène, un minéral qui se trouve dans certains types de pegmatites. Dans le cadre de sa thèse, l’étudiant au doctorat en génie minéral à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT), Tomy Roy, s’est penché sur le comportement hydrogéochimique de rejets miniers issus de pegmatites à spodumène.
L’un des enjeux entourant l’exploitation des pegmatites à spodumène est le peu de connaissances sur son impact environnemental, notamment sur la qualité de l’eau en contact avec les rejets miniers. Dans le cadre de son projet, l’étudiant au doctorat a échantillonné deux sites, soit une mine en développement (Whabouchi, Nord-du-Québec) et un parc à résidus miniers fermé depuis 1965 (Québec Lithium, Abitibi-Témiscamingue), et ce, dans l’objectif d’évaluer le comportement géochimique et hydrogéologique des résidus produits par les opérations. Les résultats montrent que les échantillons génèrent, tant en laboratoire qu’en conditions réelles, des eaux neutres avec des concentrations en calcium, en sodium, en potassium et en lithium qui diminuent avec le temps. La mobilité des principaux éléments dans les eaux de drainage est faible et peu influencée par les différents processus de rétention secondaires comme les échanges ioniques et la sorption, et ce, même après 50 ans.
Ces travaux ont permis de mieux comprendre l’hydrogéochimie environnementale des pegmatites à spodumène, les rejets qui en sont issus ainsi que leur vieillissement sur plusieurs décennies. Tomy Roy a soutenu sa thèse avec brio le 21 décembre sous la direction de Benoît Plante, professeur à l’Institut de recherche en mines et en environnement (IRME) de l’UQAT, et sous la codirection d’Isabelle Demers, professeure à l’IRME et Mostafa Benzaazoua, professeur à l’IRME et à l’Université Mohammed VI Polytechnique (Maroc).