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Une étudiante de l’UQAT se penche sur l’histoire des paysages régionaux

31 octobre 2023

Actualité

Des mystères subsistent toujours concernant la genèse des paysages forestiers de l'Abitibi-Témiscamingue. C’est pourquoi l’étudiante au doctorat sur mesure en paléoécologie à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT), Marianne Vogel, a choisi de se pencher sur la colonisation du territoire par les forêts à la suite de la dernière glaciation, il y a plus de 10 000 ans. Cette colonisation a eu lieu très rapidement, plus vite qu’en tenant compte de la capacité de dispersion moderne de graines des arbres. Ce décalage entre migration observée et migration estimée, nommé le paradoxe de Reid, a d’ailleurs été observé à l’ouest du Québec où les hypothèses classiques pour le résoudre n’avaient pas été testées jusqu’à présent.

Dans sa thèse, intitulée « Histoire des paléo-îles du lac proglaciaire Ojibway », Marianne Vogel s’est intéressée au lac Ojibway, un immense point d’eau qui a recouvert toute la région de l’Abitibi pendant environ 2000 ans à la suite du retrait du glacier. Les anciennes îles du lac Ojibway – qui sont aujourd’hui des collines – ont été étudiées afin de déterminer si elles ont pu être colonisées tôt par la végétation, à la faveur d’évènements rares de transport à longue distance de graines. La colonisation hâtive de ces « paléo-îles » (îles anciennes) aurait, pour ainsi dire, permis aux forêts de prendre de l’avance dans leur colonisation de la région, en leur offrant un point de départ supplémentaire plus au nord. En comparant différents scénarios, la recherche a permis de confirmer que les paléo-îles ont facilité et accéléré la colonisation postglaciaire, ce qui a permis de résoudre le paradoxe de Reid dans l’ouest du Québec. Cette thèse contribue donc à l’avancement des connaissances des mécanismes d’établissement des forêts dans la région et discute également du rôle des paléo-îles dans les paysages actuels.

C’est sous la direction d’Hugo Asselin, professeur à l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, et d’Adam A. Ali, professeur à l’Université de Montpellier, et la codirection d’Yves Bergeron, professeur à l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue et à l’Université du Québec à Montréal et de Sébastien Joannin, chercheur à l’Université de Montpellier que Marianne Vogel a soutenu sa thèse le 30 octobre dernier.

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