Deux professeurs à l'Institut de recherche en mines et en environnement (IRME) de l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT) contribueront à faire avancer les connaissances scientifiques dans le but de soutenir les entreprises du secteur minier dans leurs efforts pour minimiser leurs impacts environnementaux. En effet, le professeur Benoît Plante, également titulaire de la Chaire de recherche institutionnelle en géochimie environnementale des ressources minérales critiques et stratégiques, ainsi que le professeur Mamert Mbonimpa ont reçu chacun une subvention Alliance octroyée par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie (CRSNG).
Professeur Mamert Mbonimpa : 461 793 $ sur 4 ans (212 106 $ du CRSNG, 147 687 $ de Magneto Investments LP (Projet Dumont) et 102 000 $ d'Éléments 08)
Projet : Optimisation de la stabilité géotechnique des rejets miniers par séquestration géologique du CO2
Il est connu que certains types de résidus miniers peuvent séquestrer naturellement le CO2 de l'air par carbonatation. Les carbonates qui en résultent agissent comme des agents de cimentation et améliorent la résistance mécanique des résidus. Dans les cas où des digues minières intègrent de tels résidus dans leur construction (par exemple à la future mine Dumont située à Launay, près d'Amos, qui exploitera le nickel, un métal critique et stratégique), le gain de résistance mécanique induite par la carbonatation s'accompagnerait d'une amélioration de la stabilité géotechnique, à condition que ce gain de résistance soit permanent malgré les sollicitations climatiques et opérationnelles. L'objectif du projet du professeur Mbonimpa est de développer des outils d'aide à l'optimisation du design géotechnique et de la construction de ce type de digues.
En se basant sur des résultats obtenus en laboratoire, le défi principal consistera à développer une relation entre la résistance mécanique de résidus carbonatés et leur degré de carbonatation. Par la suite, la durabilité du gain de résistance mécanique induite par la carbonatation sera étudiée sur des résidus préalablement carbonatés et ayant été soumis à diverses conditions climatiques et opérationnelles. Finalement, des cellules expérimentales de terrain contenant des résidus exposés aux conditions climatiques naturelles permettront d'évaluer l'évolution de la résistance mécanique à différentes profondeurs dans les résidus ainsi que l'impact de la séquestration du CO2 sur le bilan de carbone.
Ultimement, les résultats obtenus permettront de formuler des recommandations sur les mesures à prendre pour maximiser la séquestration du CO2 de l'air dans les résidus miniers ainsi que pour assurer la durabilité du gain de résistance induite par la carbonatation. Le design géotechnique des digues pourrait ainsi être optimisé en vue de faire des économies.
Mentionnons que Mamert Mbonimpa travaillera en collaboration avec deux autres professeurs à l'IRME, soit Tikou Belem et Benoît Plante, qui sont cocandidats de la subvention du CRSNG.
Professeur Benoît Plante : 198 000 $ sur 2 ans (43 478 $ du CRSNG, 21 739 $ de Commerce Resources, 88 283 $ de la Chaire institutionnelle en géochimie environnementale des ressources minérales critiques et stratégiques et 44 500 $ d'Éléments 08)
Projet Géochimie, gestion et valorisation des roches stériles du dépôt Ashram, en collaboration avec Commerce Ressources Corp.
L'objectif général du projet du professeur Plante est de réduire les risques géochimiques associés aux stériles de futures mines d'éléments des terres rares (ETR), dont plusieurs se trouvent au nord du 49e parallèle. L'étude s'appuiera sur le gisement Ashram, situé au Nunavik, qui possède un potentiel de fluorure et d'ETR léger. Ce projet constitue une occasion idéale d'augmenter les connaissances quant à la géochimie des gisements d'ETR en climat nordique, ainsi que sur les options de gestion/valorisation des stériles et de restauration des haldes.
Les travaux permettront de caractériser de façon exhaustive les différentes lithologies du gisement pour en identifier les risques géochimiques et les avenues de mise en valeur. Le potentiel de génération de drainage contaminé sera aussi étudié. Finalement, le chercheur proposera des options de valorisation des stériles visant à améliorer la qualité des eaux de drainage et à en récupérer des valeurs économiques secondaires.
Les retombées escomptées sont la réduction des risques environnementaux et l'augmentation de la mise en valeur des stériles issus des mines d'ETR. Les résultats seront applicables à plusieurs autres projets de mines d'ETR dans des contextes géologiques similaires au Canada et contribueront à l'exploitation responsable de ces métaux considérés critiques et stratégiques.
Deux autres professeures à l'IRME sont cotitulaires de la subvention et travailleront sur le projet avec Benoît Plante, soit Isabelle Demers et Lucie Coudert.
À propos des subventions Alliance
Les subventions Alliance visent à favoriser les collaborations entre des chercheuses et des chercheurs universitaires ainsi que des partenaires des secteurs privé, public ou sans but lucratif. Elles appuient des projets de recherche dirigés par de solides équipes de partenaires complémentaires qui produiront de nouvelles connaissances et accélèreront l'application des résultats de la recherche afin de générer des retombées pour le Canada. En savoir plus
À propos de l'IRME
Le secteur minier est un élément distinctif de la contribution de l'UQAT à la science et à la technologie. Reconnu internationalement, l'Institut de recherche en mines et en environnement (IRME) est à la source d'un important volume de recherche évalué à plus de 6 M$ par année en environnement minier seulement.
Grâce à une concentration d'experts et d'expertes de calibre mondial et à un réseau de partenaires miniers régionaux, nationaux et internationaux, l'IRME contribue à améliorer les performances environnementales de l'industrie minière tout en formant un impressionnant contingent de personnes hautement qualifiées.