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Sciences naturelles et cinéma à l'honneur pour les doctorats honoris causa 2020 de l'UQAT

18 juin 2020

Communiqué

Rouyn-Noranda, 18 juin 2020 - L'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT) a dévoilé l'identité des personnes d'exception qui recevront en 2020 un doctorat honoris causa. Messieurs Michel Aubertin, Pierre J. H. Richard, Jacques Matte, Louis Dallaire et Guy Parent ainsi que Madame Manon Barbeau recevront ainsi la plus haute distinction universitaire. Les récipiendaires furent présentés dans le cadre d'une conférence de presse qui se déroula en présence de la présidente de l'Université du Québec, Mme Johanne Jean, du recteur de l'UQAT, M. Denis Martel, ainsi que de la secrétaire générale de l'UQAT, Mme Martine Rioux.

Michel Aubertin, pionnier de l'environnement et de la gestion des rejets miniers au Québec
Michel Aubertin, professeur émérite de Polytechnique Montréal, fait figure de pionnier de l'environnement minier au Québec. Étant l'un des tout premiers chercheurs québécois et canadiens dans le domaine, ses expertises en géotechnique minière, gestion des rejets miniers et mécanique des roches lui ont permis de développer des technologies novatrices qui aident l'industrie minière à opérer de manière encore plus respectueuse de l'environnement. Ses contributions dans le domaine ont notamment porté sur la conception des aires d'entreposage de rejets miniers, les modes de restauration des sites, et le comportement de ces rejets dans les chantiers miniers remblayés. Le professeur Aubertin a formé plus d'une centaine d'étudiants et d'étudiantes aux cycles supérieurs qui sont aujourd'hui des spécialistes du domaine et de véritables acteurs de changement pour une exploitation responsable des ressources minérales. Il est l'auteur de plus de 150 articles scientifiques publiés dans les meilleures revues du domaine et de nombreux articles techniques présentés lors de conférences nationales et internationales. En raison de ses nombreux accomplissements et ses maintes implications, le docteur Aubertin a reçu plusieurs prix et honneurs, dont la médaille R.F. Legget (2018), le plus important prix de la Société canadienne de géotechnique, et le prix Rick Firlotte (2018), attribué tous les trois ans à une personne pour sa contribution exceptionnelle à l'environnement minier au Québec.

Michel Aubertin a apporté une contribution inestimable comme professeur et chercheur à la société québécoise et canadienne. Plus particulièrement, son apport au développement de l'UQAT dans le secteur de l'environnement et des mines est marquant, à la suite de son passage à l'UQAT (1984-1989) et pendant toute sa carrière à Polytechnique Montréal à partir de 1989. Il a notamment mis sur pied la Chaire industrielle CRSNG -Polytechnique-UQAT en 2001, qui fut l'une des premières chaires industrielles conjointes entre deux universités, dont il fut le cotitulaire avec le professeur Bruno Bussière à l'UQAT. Par la suite, il a été un acteur clé dans la création de l'Institut de recherche en mines et environnement (IRME) UQAT-Polytechnique, dont il fut le directeur scientifique à Polytechnique de 2013 à 2017.  

Pierre J.H. Richard, premier scientifique québécois à faire de la palynologie sa spécialité
Dès le début de ses études au baccalauréat, ce futur diplômé en génie forestier de l'Université Laval s'intéresse à une connaissance large de l'environnement pour comprendre les systèmes forestiers. Il fut le premier scientifique québécois à faire de la palynologie sa spécialité. Aujourd'hui professeur émérite du département de géographie de l'Université de Montréal, monsieur Richard est un paléogéographe reconnu tant en Amérique du Nord qu'en Europe. Sa science lui permet de mieux comprendre les comportements et l'histoire de la végétation par l'analyse des pollens. Avec ses étudiants, le chercheur Richard a rédigé l'histoire postglaciaire de la végétation du Québec et du milieu dans lequel elle se développe, à l'aide de l'analyse pollinique et macrofossile. Une grande partie des résultats de ses recherches portant sur la végétation postglaciaire du Québec est
archivée dans la base de données nord-américaine Neotoma, dont il fut membre du comité de direction.
Pendant quarante ans, il a dirigé le Laboratoire Jacques-Rousseau et le Service à la recherche en analyses polliniques et macrofossiles qu'il a créés en 1973. Avec plus d'une centaine d'articles scientifiques à son actif, le docteur Richard fut aussi pendant plus de trente ans rédacteur en chef de la revue scientifique Géographie physique et Quaternaire.

À la fin des années 70, il fut le premier à avoir reconstitué de façon détaillée les grandes étapes de l'histoire de la végétation de l'Abitibi et du Nord-du-Québec depuis la déglaciation, et ce, grâce à l'analyse pollinique des sédiments de dizaines de lacs. Quelques années plus tard, il a réalisé une étude très détaillée de la végétation postglaciaire au Témiscamingue. Parmi les distinctions reçues, l'excellence du travail de Pierre J.H. Richard lui a valu d'être nommé comme membre de la Société royale du Canada en 1993. Ses recherches ont notamment eu une influence considérable sur les travaux de chercheurs de l'Institut de recherche sur les forêts de l'UQAT.

Manon Barbeau, une cinéaste et femme d'affaires engagée
Cinéaste reconnue, Manon Barbeau est, entre autres, cofondatrice de la grande aventure du Wapikoni mobile et fondatrice de Musique nomade. Femme de cœur, femme de tête et femme de conviction, cette réalisatrice et scénariste a choisi dès ses débuts de tourner sa caméra vers la frange invisible de la société; les laissés-pour-compte. Documentariste, elle porte un regard d'une franchise brute sur plusieurs phénomènes sociaux.

Entrepreneure engagée, Manon Barbeau fonde en 2003 Vidéo Paradiso, un studio mobile destiné aux jeunes de la rue et cofonde le Wapikoni mobile avec le Conseil de la Nation Atikamekw et le Conseil des jeunes des Premières Nations, une organisation autochtone qui place la création et l'excellence artistique au service de la souveraineté narrative des Nations. Ainsi, les actions de madame Barbeau ont permis la création de nombreux projets de médiation, d'intervention, de formation et de création audiovisuelles s'adressant aux jeunes autochtones dans le but de contrer les taux élevés de suicide et de décrochage scolaire tout en développant la fierté identitaire.  À ce jour, le Wapikoni mobile a produit près de 2 500 courts-métrages et plus de 800 créations musicales, réalisés par plus de 4 000 jeunes autochtones qui ont remporté près de 200 prix dans des festivals nationaux et internationaux. Parmi ses nombreuses réalisations, Madame Barbeau a également fondé en 2008 la Maison des cultures nomades, devenue Musique nomade, qui donne une vitrine aux musiciens autochtones et produit des spectacles mettant en lumière des artistes des Premières Nations et des artistes de différentes communautés culturelles. En 2014, avec une quinzaine de partenaires internationaux en arts médiatiques, elle fonde le premier Réseau International de Création Audiovisuelle Autochtone (RICAA), comptant aujourd'hui 50 membres de 18 pays. Manon Barbeau est aussi lauréate de nombreux prix, dont le prestigieux Prix du Québec de cinéma en 2014. Les valeurs de « faire par, pour et avec les communautés autochtones » sont profondément partagées entre cette grande femme et l'UQAT.

Jacques Matte, Louis Dallaire et Guy Parent, un trio aux standards de qualité élevés
Dès le départ, deux passions unissaient ces trois hommes : le cinéma et leur région. Leur histoire commune remonte à plus de 40 ans, époque où très peu d'évènements culturels existaient en Abitibi-Témiscamingue. C'est avec cette volonté de créer un évènement unique célébrant le cinéma sous toutes ses formes que le Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue a vu le jour en 1982. Au-delà de leur passion du 7e art, le trio Jacques Matte, Guy Parent et Louis Dallaire reconnaît rapidement la complémentarité de leurs forces et développe un modèle de gestion évènementielle qui fera ses preuves et inspirera de nombreuses autres organisations.

Au fil des années, ils ont su développer un important réseau de contacts, établir des partenariats fidèles et monter une équipe de bénévoles dont plusieurs sont encore impliqués dans l'organisation après plus de trois décennies d'activités. Grâce à ces hommes d'exception profondément impliqués dans le développement et le rayonnement de leur milieu, l'image de la région a changé et une relève dynamique fait désormais le choix d'y rester et de s'y épanouir. L'Abitibi-Témiscamingue est aujourd'hui reconnue pour sa culture et pour le nombre important de festivals se déroulant sur son territoire.

La qualité de son organisation, et particulièrement de son accueil, font du Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue un rendez-vous incontournable, tant pour les artisans du cinéma que de la presse et des cinéphiles de partout au Québec. Depuis sa création, de nombreuses récompenses ont souligné l'audace ainsi que la qualité du travail réalisé par le Festival, dont l'obtention en 2011 de la médaille de l'Assemblée nationale pour ses trois créateurs. Après près de 40 ans d'existence, le Festival, reconnu ici et à l'échelle internationale, évolue et grandit encore, poussé par une passion indestructible. Loin de s'asseoir sur leurs réalisations passées, les trois fondateurs, appuyés par l'équipe du Festival, continuent de développer des projets rassembleurs permettant à la Ville de Rouyn-Noranda et à l'Abitibi-Témiscamingue de consolider leurs secteurs artistique et touristique et de rayonner bien au-delà de leurs frontières.

« C'est une grande fierté d'accueillir à l'UQAT ces personnes remarquables, dont le parcours impressionnant représente une source d'inspiration pour notre Université, mais également bien au-delà de celle-ci et du Québec. Leur contribution et leur rayonnement dans leurs sphères d'activité respectives sont indéniables et méritent une reconnaissance publique d'envergure », souligne le recteur de l'UQAT, Denis Martel.

La remise officielle des doctorats honoris causa est prévue au courant de l'année 2020-2021, lorsque les conditions seront plus favorables.

À propos du doctorat d'honneur
Le doctorat d'honneur, aussi désigné sous le nom de doctorat honoris causa, représente la plus haute distinction que l'Université peut décerner et rend hommage à des personnes qui ont atteint un haut degré d'excellence dans leur carrière universitaire, professionnelle ou scientifique ou qui se sont distinguées par leur œuvre sociale, culturelle, artistique ou humanitaire. Cette distinction symbolise une marque de reconnaissance exceptionnelle émise par l'Assemblée des gouverneurs de l'Université du Québec, sur la recommandation des conseils d'administration des établissements et selon les règles de l'Université du Québec.

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Source

Stéphanie Duchesne
Directrice, Service des communications et du recrutement
Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue 
819 763-2538